Comment diagnostiquer et faire face à un bébé hyperactif ?

De nos jours, de plus en plus de parents se trouvent confrontés à un enfant qui bouge beaucoup et qui a du mal à gérer ses émotions. Ce comportement est fréquent et en rapport avec leur développement. Pour certains enfants, il peut s’agir d’un Trouble Déficitaire de l'Attention avec ou sans Hyperactivité (TDAH). Face à cette situation, il est normal de ressentir de l'inquiétude et des interrogations. Les Petits Chaperons Rouges vous proposent d'en apprendre davantage sur ce trouble du neurodéveloppement.

Mon bébé peut-il être hyperactif ?

La réponse est non. Le TDAH est un trouble de l’attention en premier lieu auquel se rajoute ou non une hyperactivité. Il est d’ailleurs important de repérer et diagnostiquer aussi ceux qui ne sont pas hyperactifs. Le TDAH ne peut être diagnostiqué avec certitude avant 6 ans. En effet, cela s’explique par l’immaturité du cerveau du jeune enfant et notamment ses capacités de concentration et de gestion de ses comportements. Ces dernières ne commencent à être suffisamment matures qu’entre 6-7 ans. Impossible donc de parler de TDAH avant que le cerveau n'ait la capacité d’être « raisonnable » comme nous l’employons communément. Avant cet âge, votre enfant n’a pas encore la possibilité neurologique d’attendre, de rester assis ou de contrôler ses émotions et comportements.

Mon bébé s’agite, ne s’intéresse pas longtemps, est impulsif. Pourquoi ?  Est-ce un TDAH ?

Si votre enfant a moins de 6 ans, bouger est un de ses besoins les plus importants. C’est d’ailleurs comme ça qu’il se concentre et qu’il apprend ! Préférez les activités debout ou au sol pour lui laisser la possibilité de bouger et augmenter ainsi son temps de concentration. Quitter l’activité ne veut pas dire pour autant qu’il ne se concentre pas, il peut au contraire avoir besoin de bouger « un bon coup » pour revenir plus calme sur l’activité ou écouter de loin une histoire par exemple. Ce besoin de mouvement est aujourd’hui de plus en plus reconnu et l’école maternelle et primaire se transforment progressivement pour offrir plus de mouvements aux enfants. Peut-être qu’à votre travail aussi ce besoin de bouger est pris en compte ? Réunion débout, bureaux surélevés, ballons d’assises en sont des exemples.  

L’impulsivité du jeune enfant est également liée au développement de son cerveau. Il ne sera capable de la réfréner qu’entre 5 et 7 ans. Avant cette tranche d'âge, les envies, besoins et émotions ne sont pas contrôlables par la raison. C’est le cerveau émotionnel de l’enfant qui domine. Il ne fait pas exprès, il n’en est en réalité pas capable du fait de son immaturité organique. Plus vous l’accompagnez avec bienveillance et empathie, plus vous aidez le cerveau de votre enfant à se développer. 

L’hyperactivité ou TDAH à quel âge ? 

C’est bien souvent à l'école que les premiers signes sont identifiés par vous-même ou par l’instituteur de votre enfant. Encore une fois un TDAH n'est diagnostiqué qu'à partir de l'âge de 6 ans. Voici les principaux symptômes et signes qui peuvent alerter.

Les symptômes d’inattention 

  • Votre enfant ne parvient pas à porter attention aux détails 

  • Il fait des fautes d’inattention 

  • Il a du mal à soutenir son attention sur son travail scolaire mais aussi dans les jeux

  • Il semble souvent ne pas écouter quand on lui parle

  • Il n’écoute pas les consignes et ne parvient pas à mener à terme ce qu’il fait

  • Il a du mal à s’organiser dans son travail scolaire ou dans ses loisirs

  • Il évite ou n’aime vraiment pas les tâches qui demandent un effort mental soutenu

  • Il perd ses affaires plus que ses camarades

  • Il se laisse facilement distraire par des stimuli externes

  • Les tâches/routines du quotidien à la maison sont laborieuses. Votre enfant se laisse distraire constamment.  

Les signes d’hyperactivité et d’impulsivité 

  • Votre enfant gigote, se tortille en permanence sur son siège. Vous diriez qu’il ne tient pas en place

  • Il se lève dans des situations où il doit rester assis

  • Il court ou grimpe partout dans des situations où il doit rester calme

  • Ces comportements sont maintenus lors des jeux ou les loisirs

  • Il agit comme s’il était « monté sur des ressorts »

  • Il répond à une question qui n’est pas encore entièrement posée, a du mal à attendre son tour et parle « trop »

  • Il interrompt très fréquemment les autres (enfants comme adultes) et/ou impose sa présence

  • Les crises de colères ou de frustration sont nombreuses à la maison comme à l’extérieur. Votre enfant ne maitrise pas l’expression de ses émotions

  • Le quotidien familial est difficile au moment des devoirs et des « routines » quotidiennes

  • Ses relations sociales et amicales sont rendues difficiles par son agitation et/ou son impulsivité

  • Il n’arrive pas à intégrer les jeux des autres enfants. 

Bien que ces signes puissent être communs à de nombreux enfants, il est essentiel de consulter un professionnel de santé dès lors que votre enfant et vous-même souffrez au quotidien ou si son instituteur vous alerte. Ces symptômes ne sont pas propres au TDAH et peuvent être liés également à une anxiété importante de votre enfant ou encore à un trouble d’apprentissage.  

Le test pour détecter les troubles de l'attention avec ou sans hyperactivité 

Le diagnostic des troubles de l'attention chez les enfants est un processus complexe qui nécessite l'évaluation d'un professionnel de santé qualifié : pédiatre, neurologue pédiatrique ou encore psychologue spécialisé dans le développement de l'enfant. 

Il n'existe pas un unique test pour diagnostiquer les troubles de l'attention chez l’enfant car son comportement et son développement sont encore en cours d'évolution. 

Lors de vos RDV médicaux, les professionnels de santé peuvent s'appuyer sur différents éléments : 

  • Une évaluation médicale afin d'exclure toute autre cause sous-jacente des symptômes observés

  • Une évaluation du développement afin d'évaluer les étapes du développement de votre enfant, y compris les compétences motrices, le langage et les compétences dites "sociales"

  • Une observation clinique afin d'observer attentivement le comportement de votre enfant, notamment son niveau d'activité, son attention, sa capacité à se calmer et sa réponse aux stimuli. 

Les professionnels de santé se fondent également sur une source précieuse d'informations : vous ! Vous pouvez leur fournir des détails sur le comportement de votre enfant à la maison tels que ses habitudes de sommeil et son alimentation.

Quelles sont les causes possibles de l'hyperactivité infantile ?

Rassurez-vous, le TDAH n’a pas de lien avec des besoins non comblés de l’enfant ou avec les « compétences » parentales. Il s’agit le plus souvent d’un mélange de causes génétiques, neurologiques (sur lesquelles vous n’avez pas de prise) ou environnementales.  

Une fois le diagnostic posé, il est important de bien l'expliquer à votre enfant pour qu’il ne se sente pas responsable et lui dire que son trouble n’est pas lié à ses capacités. Il conservera ainsi une bonne estime de lui. Misez tout sur ses compétences qui sont nombreuses mais ne s’expriment pas comme chez la plupart des enfants. 

N’hésitez pas à participer à des groupes de parents dédiés et à prendre le maximum d’informations pour vous aider au quotidien. Votre enfant est unique et le TDAH n’enlève rien à son potentiel et à son identité ! Il nécessite simplement un accompagnement à partir d'outils parentaux différents et a besoin de vous, de vos encouragements et votre capacité à voir le meilleur en lui, sans tenir compte des attentes normées de la société. 

Comment canaliser ou gérer au quotidien un enfant hyperactif ?

Une fois le diagnostic posé, les professionnels de santé qui vous accompagnent vous conseillent en fonction des besoins de votre enfant et de ses symptômes.

Mettre en place une routine stable 

Afin de favoriser le bien-être et l'épanouissement d'un enfant hyperactif, il est essentiel de mettre en place une routine stable et sécurisante. Cette dernière doit comprendre des horaires réguliers pour les repas, les siestes et les activités quotidiennes. Vous pouvez utiliser des supports visuels pour l’aider à se repérer dans la journée et dans les « tâches » quotidiennes, des marqueurs de temps du type « sablier » pour aller au bout de ce qui lui est demandé ou indiquer le temps à « attendre ». 

Adapter l'environnement

Pour aider un enfant hyperactif à mieux gérer ses émotions et son agitation, il est recommandé de lui proposer un environnement calme, apaisant et bien structuré en réduisant un maximum les stimulations extérieures (notamment pendant les devoirs ou au moment du coucher). La chambre de l'enfant doit être aménagée de manière simple, sans trop de stimuli visuels ou sonores susceptibles de l'exciter davantage. De même, privilégiez des espaces dédiés aux jeux et aux activités qui favorisent sa concentration et son attention sans autres stimulations comme la musique ou les écrans. 

Privilégier des jeux et activités adaptés

Afin de canaliser l'énergie débordante d'un enfant hyperactif, il est important de lui proposer des activités adaptées à son âge et à ses besoins.

Parmi celles-ci, on peut citer :

  • Les activités motrices : jeux de ballons, parcours d'obstacles, danse…
  • Les activités créatives : dessin, peinture, bricolage, modelage…
  • Les activités relaxantes et les jeux calmes : lecture, écoute de musique douce, massages…

N'hésitez pas à varier ces activités au fil de la journée pour maintenir l'intérêt de votre enfant et éviter l'ennui.

Favoriser le sommeil

Un sommeil de qualité est essentiel pour le développement et le bien-être d'un enfant hyperactif tout comme pour les bébés en règle générale. 

Afin de faciliter l'endormissement et d'améliorer la qualité du sommeil de votre enfant : 

  • Établissez une routine au moment du coucher comprenant des rituels apaisants (bain, lecture d'une histoire, câlins etc.).
  • Maintenez une atmosphère calme et détendue dans la chambre
  • Limitez les stimuli visuels et sonores avant le coucher (écrans, bruits forts, etc.)
  • Veillez à ce que la température et l'obscurité de la pièce soient optimales pour favoriser un sommeil réparateur.

Soutenir le développement socio-émotionnel

Afin d'aider votre enfant hyperactif à mieux gérer ses émotions et à développer ses compétences sociales, il est important de lui offrir un cadre affectif sécurisant et bienveillant.

Cela passe notamment par :

  • La reconnaissance et la validation des émotions de l'enfant
  • Le renforcement positif de ses comportements appropriés et de ses progrès
  • La communication ouverte et empathique avec lui
  • La proposition d'activités en groupe permettant de développer l'empathie, la coopération et l'écoute mutuelle.

Utilisez la communication positive et les techniques de communication qui fonctionnent avec un enfant :  

  • Déplacez-vous pour lui parler
  • Mettez-vous à sa hauteur
  • Utilisez des phrases courtes pour vous exprimer.

Pour en savoir plus, retrouvez en vidéo nos conseils pour bien employer la communication positive. 

Si vous vous sentez débordé, n’hésitez pas à passer le relais dès que cela est possible.  

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Vous l'aurez compris, un bébé ou nourrisson ne peut être hyperactif. Pour l’enfant de plus de 6 ans, ce trouble diagnostiqué peut représenter un véritable défi quand on est parent. Nous vous invitons à vous rapprocher d'un médecin expert en petite enfance qui saura assurer la prise en charge de votre enfant, poser un diagnostic si besoin et surtout vous conseiller en fonction de vos besoins. 

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